1897
21 avr.
Beau port, maison se fait carotter pour descendre à terre ; beaucoup de navires dans le port, des tas de sacs de soupe, des caisses et des corbeilles d'oranges. On attend une heure avant de débarquer puis on va en ville. Rôder jusqu'à l'extrémité Ouest de la ville puis à la recherche d'une librairie qui n'a rien et d'un change qui nous vole. Beaucoup de fiacres d'Eglises et de Cicérones importuns. Bu une chope horrible dans un café suisse, journaux. Parc d'arbres exotiques. Rentré à bord avec une douzaines d'oranges. Soupé un peu mieux mais guère appétissant. Causé avec St-Plet sur un tas de cordages puis qu'à 9h. J'ai de la peine à me décider d'aller coucher. A minuit, chaüt, le bateau s'apprête à partir.
1897
22 avr.
Très beau.
A 2h, le bateau s'en va sans tambour ni trompette. La mer est magnifique et absolument calme. Je me rendors jusqu'à 4h. Malgré les puces. Eté sur le pont voir le lever du soleil derrière l'Aspromonte, ou du moins une de ses ramifications. L'Etna est rosé puis éclatant pas un nuage au ciel sauf un peu de fumée au sommet de l'Etna. Magnifique côte de la Sicile. En face de Messine, on oblique, à droite et on va à Reggio où on n'aborde pas mais on embarque des caisses vides et du vin de 7 1/2 à 8 12. On retraverse le détroit de Messine pour arriver à Messine à 9 1/2. On reste à bord jusqu'à midi et 1/2. Ecrit. Fait couper les cheveux. Dîné plus copieusement que d'habitude grâce à une photo des cuisines. Changé 20fr contre 21 Lires papier, fait poser le copain débarqué à Messine et dirigé vers me fort d'où l'on a une vue magnifique sur le détroit la ville, le port très animé et l'Italie en face.