1919
20 août
pour y passer la nuit. La mère attend sa fille et lui fait la vie dure. Mortensen lui fait une cour sérieuse pour la consoler et ne vient coucher qu'après minuit. Vite endormi sur le bateau. Changé mes plaques pendant la nuit.
1919
21 août
Très beau. Baromètre 751. Menace d'orage. Chaud.
Travaux domestiques. Levé à 8-1/4. Écrit. On va déjeuné à notre restaurant de hier soir, avec du chocolat, des œufs et de petites pièces. Puis on va se faire cirer les souliers et on va en isvotchik (25 [roubles?] l'heure) à l'E.M. japonais qui nous renvoie directo au camp de prisonniers et à son commandant. On y file dare-dare et on y est très bien reçus par le commandant Isumi et l'interprète [Uembtsó?]. Le camp est aux abords de la ville, mais n'est pas grand pour 550 prisonniers. Ils disent cependant qu'ils sont infiniment mieux que sous le régime russe et touchent 48 Yen par mois pour les officiers et 48 [sems?] par jour pour les soldats et 50 [Yen?] par mois pour le [R.P.S.V.?]. il y a toujours des infirmes, des Polonais, des Alsaciens qui devraient être rapatriés depuis longtemps. Visité l'infirmerie; peu de malades; pas de décès depuis 3 mois. Les hommes et les officiers ont le id traitement que les Japonais, ce qui les console 1 peu. Ils réclament des livres. Ils sont très bien nourris; font du sport, du football, mais ne peuvent se procurer des raquettes de tennis. Vers 1h, nous sommes invités à diner avec les 30 officiers qui commandent le camp. Sakhé, pates et [sauces?] [pseudo?]-anglaises, algues séchées qui sentent le plancton, soupe aux légumes et viande dure; roti et pommes de terre en ragoût; omelette à la viande; on est obligé de laisser nos assiettes aux 3/4 pleines; mais les officiers japonais en font autant. Mortensen s'ingénie à leur coucher le poil en vantant le Japon, beau pays, belle administration. Le traducteur voudrait aller travailler chez Hoffmann-Laroche.. à Bâle. On boit encore du café, puis on s'en va, après avoir pris quelques photos, en dehors du camp, puis rentrés en ville. On passe au bateau; il n'y a rien pour nous. On se décide à traverser l'Amur pour aller visiter la ville chinoise de Sakalan qui est en face de Blagoveshchensk. Photographié une pirogue comme lacustre, dans 1 tronc d'arbre. En débarquant à Sakalan, Mortensen trouve un compatriote à la douane. On visite les boutiques chinoises, j'achète 1 pipe chinoise et Mortensen des cigarettes