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1919 19 août
Il dure une partie de la nuit. Soir. Regardé des parties d'échecs, mais les jeunes sont très lents. Arrêt à 10h. Je me couche à 10 1/2 et Mortensen qui a dégotté une jolie brune ne rentre qu'à minuit. Vite endormi.
1919 20 août
Très beau. Soir. Orage et un peu de pluie. Baromètre 752. Travaux domestiques. Levé à 7h. On est arrêté. Les pompes d'alimentation d'eau des cabines ne marchent pas quand le bateau est arrêté. Je me rase en 2 temps et dois attendre pour finir que le bateau soit reparti. On est de nouveau de la grande plaine. Écrasé 1 oeuf clair dans ma poche d'habit, fait la lessive. Écrit. Il fait chaud et le fleuve est comme un miroir. Lu. Jumelles. Beaucoup de hérons noirs à [taches?] rouges et de grues cendrées, de grosses buses et de petits oiseaux aquatiques; peu d'hirondelles, sauf au voisinage des villages (mouches). On croise la 1re ville chinoise < blanc > qui ne soit pas toute en pisé. De la part un télégraphe pour le Sud et Péking. Mortensen a commandé un diner extra pour nous (poulet et bouillon). Après-midi. On offre du whisky à Monsieur Gaugler et fait une dernière partie d'échecs avec lui. Gagné. On arrive vers 4h en vue de Blagoveshchensk, mais on ne débarque qu'à 6h. On nous autorise à coucher à bord, en attendant de savoir si nous aurons de la place, pour le retour. Pittoresque débarquement des indigènes: beaucoup de races, jusqu'à des Japonais qui se sont faufilés jusqu'ici ! Grouillement de carrioles, sur la place de débarquement. Des conscrits qui avaient échappé jusqu'à maintenant au militaire sont conduits, encadrés de gendarmes à la caserne ! Mortensen règle avec 1 [Mademoiselle?] Akermann qui doit redescendre avec nous. A 6h, on descend à terre et on va faire 1 tour en ville: coiffeur, puis télégraphe. Rue larges. On arrive dans un jardin public avec 1 bon restaurant chinois à bagues d'or pu. On dîne d'un poulet et de glaces. Soir. En prenant le café, Mortensen pique sa frousse en entendant siffler le bateau. Il se déplace pour aller débarquer des marchandises. On s'y rend et on trouve Mademoiselle Akermann et des amies russes dont quelques unes savent quelques mots de français avec qui on va faire un tour en ville et raccompagner des amies et des soldats qui rentrent en bateau-moteur chez eux. Nous offrons des fleurs aux 2 qui reviennent ensuite au bateau