1919
13 août
qui se balladent sur le quai et dansent jusqu'après minuit. Vers 2h du matin, le commandant de la station cherche à nous déloger pour y mettre de ses protégés. On le remballe avec perte et Mortensen menace de porter plainte contre lui. Il essaye encore 1 ou 2 fois de revenir à la charge, mais en pure perte. On tient bon et on se rendort jusqu'au matin.
1919
14 août
Baromètre remonte. Très beau. + Chaud.
Bien dormi dans mon vieux schlafsac apporté par Mortensen, et rempli de mes bonnes choses: chocolat, cognac etc. ainsi que l'oreiller, la moustiquaire, les draps et fourres d'oreillers. Bref, c'est confortable pour la Russie. Le temps est remis; mais le train ne part pas; il y a eu de la casse à 30 kilomètres d'ici et on attend que ce soit réparé. Été faire quelques photos autour de la gare; déjeuné au buffet et acheté un poulet froid pour midi. Écrit. On se relaie pour garder le coupé, à cause des voleurs et des accapareurs de places. Écrit et comptes. Commencé à noter quelques mots russes usuels. On ne repart qu'à midi-1/4 àtravers 1 grande plaine sans fin, coupée à l'horizon de quelques collines de 3-400 mètres. On achète à manger dans les stations: les poulets y sont meilleur marché qu'à Nikolsk (10 Roubles = 1 franc). C'est l'état de guerre. On prend quand id quelques photos. Les Japonais, les Américains, les Russes et les Chinois alternent avec le tronçon. Il recommence à faire chaud dans la journée. Au coucher du Soleil on s'arrête à Spotskow et on y passe la nuit. La gare est occupée par les Japonais et les Américains. On se fait conduire au village en isvotchik qui nous tire 1 carotte. On dîne dans 1 café qui a tout l'air d'une installation du Far West Américain. Les filles sont très libres avec les soldats américains. Bons poulets, jeunes. Rentrés à pied à la gare. On se fait arrêter par la garde japonaise qui sait nos noms ! (Montandon et Mortensen !). On rentre coucher dans le train. Jusqu'à 2h du matin, la police à qui on a télégraphié qu'on a pris des photos vient nous interroger en [instieur?]. Ca a l'air de passer comme ça.