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1919 2 nov.
Beau. Un peu brumeux. Baromètre 767. Travaux domestiques. Levé à 6h. La mer est couverte de milliers de jonques de pêcheurs, à 1, 2, 3 et 4 voiles et quelques barques de rameurs. Rasé. Recouché jusqu'à 8h. Déjeuné. Un peu étendu sur mon lit de camp. Le gosse Waser a une indigestion et vomit sur mon lit de camp. On voit la côte dénudée et sans arbres, beaucoup d'îles, des phares. La mer est vert clair, peu agitée, les jonques augmentent encore. Étudié la carte marine de Hongkong. Les 2 anglais de la cabine font leurs malles. Retrouvé le coussin de mon schlafsac. Continué ma narration ([Gen-Gen?]). Après-midi. On arrive en vue des îles qui avoisinent Hong-Kong. Plusieurs îles basaltiques, du haut en bas, et couronnées de verdure. Une est perforée à la base. - Des jonques, aux voîles brunes, pêchent de concert en traînant un grand filet entre elles; peu de voîles blanches. Grand phare sur la droîte. A 4h, on commence à évoluer entre les îles; fait quelques photos, bien que ce soit strictement défendu, chez les Anglais comme chez les Japonais. Jolie arrivée dans le port. Un pilote chinois monte à bord et conduit le bateau à une bouée, à l'alignement de quelques autres qui y sont déjà. On stoppe à 5h. Un commissaire monte à bord et vise tous les passeports, une simple formalité, du reste. Continué et fini mon "Jen-Jen" et commencé mes cornes de cerf. Écrit jusqu'au souper. Les curés descendent à terre, dans une petite barque avec quelques militaires dont les deux de ma cabine. Il y a des chances que je sois seul dans ma cabine, cette nuit. Soir. Belle illumination de la ville: deux gros hôtels à enseignes chinoises sont éclairés du haut en bas. Les lumières montent jusque sur la crête de la montagne où il y a un funiculaire. Longue bande noire, sans lumière. Nouvelle forme de bateaux qui remplacent les [Sampan?] de Shanghaï. Les grands hôtels ont leur remorqueur, au nom de l'hôtel. On vient offrir des chaises-longues pour le voyage. Madame Waser en achète deux.