1919
21 mai
Bien que le temps soit couvert et que le brouillard cache le haut des collines, la corne d'or de Frisco est intéressante et même imposante. Fait quelques photos des Pier, de la ville, de la Prison et de la sortie du détroit. Encore quelques ilôts et des bateaux de guerre qui rentrent au port, des phoques sur 2 îlots, à [8?] près de la T.S.F. et beaucoup d'oiseaux, des mouettes + grandes que les nôtres et de grandes pétrels, beaucoup de canards sauvages. La terre disparait vers 3h. On dîne à la carte; c'est très varié et très bon. Menu imprimé pour chaque repas. On nous remet déjà le soir la liste des passagers avec mon nom toujours estropié ! Après-midi. On fait connaissance de 2 Français et d'1 Espagnol. On joue aux échecs. On se ballade, mais la mer devient mauvaise. Montandon va se coucher, mais voudrait quand-id mesurer tous les japonais du bord. L'heure recule tous les jours d'1h environ. Bricolé. Causé avec l'officier Français qui est allé 3 fois en Sibérie. On rate le thé, en jouant aux échecs. Soupé annoncé à 7h, à coups de clairons. Une petite musique jour pendant les repas. Soir. Jass jusqu'à 8 1/2. Lu - au lit et vite endormi.
{Miles
1751
348
386
383
363
358
[261?]
2039
3196
196
365
374
366
368
356
356
350
302}
1919
22 mai
Couvert. Mer toujours houleuse. Baromètre sur variable.
Travaux domestiques. Levé à 7h. On ne déjeune qu'à 8 1/2 mais très copieusement et toujours à la carte. Comptes. Écrit. Commencé d'écrire à la machine à Madeleine, notre traversée de l'Amérique. On dine à 1h. Sonnerie de Clairon, en opposition aux Gongs d'orient, pour singer les Occidentaux. Beurre à table, en petits morceaux, sur des petits plats, à part. Très bonne cuisine, mais petites parts. On n'a que l'embarras du choix. Petite musique, qui joue du reste assez bien. Après-midi. Café. Ias jusqu'à 3h. Dormi tout le reste de l'après-midi. Balladé. Jeux de palets. - On ne voit que des pétrels ou des courlis. Soir. Café au fumoir. Ias. Écrit et lu - au lit à 10 1/4.
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