1919
7 mai
les 2 bras du Niagara River. On voit, mais pas complètement le fer à cheval de la chûte canadienne; on finit le tour de l'île des chèvres par les tenaces qui dominent la chûte amériaine, avec projecteur, puis on se décide à aller faire l'excursion de la Cave des Vents. On se déshabille complètement, dans un cabine, on nous prête un pyjama et 1 chemise de laine, des chaussettes et des savates à semelles de ficelle; on met sa bourse, montre et portefeuille dans une cassette dont on conserve la clef au cou, pendant l'excursion. Descendus dans 1 tour-escalier tournant, remis à neuf et ouverte juste aujourd'hui. On prend le sentier du bas de la rivière, puis on s'engage au milieu de gros blocs plus ou moins fixes, sur lesquels sautent des passerelles de bois, avec de bonnes barrières, du reste. On ne tarde pas à être aspergés de cataractes d'eau qui nous inondent complètement, mais les habits jaunes imperméables sont épatants et résistent à toutes les douches. On remonte et on s'engage sous la chûte américaine elle-même, du moins un de ses bras, le + rapprôché de l'île des chèvres d'où on est descendu, du reste. {1res hirondelles}. Les courants d'air sont si violents qu'on en a le souffle coupé. La figure aspergée comme aucune douche ne l'a jamais fait. On passe complètement sous la cataracte et on ressort de l'autre côté comme entrainé par une bonne heure de gym ou de montagne, mais les pieds gelés. On prend le sentier supérieur et on sort du brouillard, mais non du bruit de tonnerre qui nous poursuit jusqu'à la tour, où on remonte echantés de cette nouvelle sensation inédite. On se rechange et on sort de l'île -iodlé ! pour la 1re fois, depuis le départ. On va diner à l'hôtel Clinfton où on laisse les manteaux et parapluies, car entre temps le ciel s'est découvert. On traverse à pied le grand pont qui donne sur les 2 cataractes et on va voir le fer à cheval, ou la chûte canadienne. Du même coup, on met le pied sur le Canada et on pousse jusqu'aux usines qui utilisent le courant sans paraître en diminuer le volume et l'effet grandiose de ces millions de m3 qui tombent