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1904 24 mai
On suit presque toujours l'arête sans s'en écarter de 10 mètres à gauche ou à droite. Arrivés au sommet vers 2h. On y reste 1/2h environ puis on redescend par l'arête Ouest, je détermine une grande avalanche de neige fraîche qui entraîne Monsieur Caillé mais qui réussit à s'en sortir sans grande avarie ; je vais vers lui le frictionner et il est vite remis de ses émotions. Mais les autres prennent le trac et ne descendent et qu'en caponant. On revient aux sacs : on boulotte et on passe le col de Panossière pour descendu le glacier de Boveyre très pénible à cause de la neige fraîche et de la chaleur ; nombreuses avalanches notamment une qui balaye nos traces ! A 4 1/2, on quitte enfin le glacier ; on boulotte et on continue à descendre par la courbe de la Sana sans réussir à faire la moindre glissade ; la neige est détestable mais au moins on avance grand train sans se blesser les pieds. On passe à la croix en dessous du bonhomme de Tzapi puis au chalet ; de là au Creux du Max puis on prend dans la forêt en oblique pour tomber sur la chapelle de Lorette à 10 minutes de Bourg-St-Pierre où on arrive enfin à 8h. Rechangé. Soupé ; fait ma valise pour Lignières et expédié mon piolet. Après souper, fait les arrangements pour descendre en voiture puis couché à 10 1/2h après avoir vendu une gourde à Omer Balley.
1904 25 mai
Beau plus ou moins couvert par moment. Baromètre à beau. Travaux domestiques. Levé à 6h. Fini ma saccoche. Déjeuner. Réglé mon compte avec Monsieur Sauvage ; je lui dois encore 50 francs. Pris congé de nos camarades français ; c'étaient messieurs Sauvage et fils, Monsieur et Me Clairval, Barbart, Dr Thomas de [Feunes?], Caillé, Beaujard Delacoursie, Pentray, avec le guide Ravanel de Chamonix, les 2 Balley (Jules et Ourer) et Genoux. Descendu à Martigny en char avec Monsieur Pentray jusqu'à Orsières avec Ravanel et les bagages derrière. Boulotté à la gare puis train pour Lausanne ; curieux halo solaire. Un peu dormi le long du lac. Monté chez Vittoz puis été chez Francillon et train pour Morges. Conod me change le pansement de la dent ; je soupe avec lui, puis reviens à Lausanne. Rencontré Sigrist qui m'invite passer chez lui ; les premières bouteilles. Eté ensuite à la séances du CAS, discussion des réchauds à alcool