1919
4 déc.
pêche qui parait lucrative. Gros blocs. Déjeuné. Couple anglais des + déplaisants, le mari en dents de chien, prohéminents, la vieille pleine de morgne à gifles. Ramassé de la vase à l'ancre. On part à 8h10 et le capitaine compte être mardi matin à Marseille. - Copié (écrit à la machine) un extrait d'un livre d'histoire de Chine sur Marco-Polo jusqu'à 11h. Ias jusqu'à 1h. Écrit. Après-midi. Lu, puis été me coucher jusqu'à 4 1/2. Thé. Graissé ma machine à écrire et fixé les arrêts pour le voyage. Dérouillé quelques instruments de chirurgie. Préparé une dépêche pour Marseille. Fini d'écrire à la machine pour ce voyage; elle m'a rendu bien service, en me faisant passer le temps agréablement, alors que la + part des passagers faisaient des têtes de désoeuvrés et d'ennui. Soir. Ias jusqu'à 10 1/2 puis échecs. Toujours gagné. Couché à 11h. Changé mes plaques, dont une douzaine, non exposées, mais il y a hésitation entre 2 douzaines. A voir au développement. Pas lu au lit, les autres étant déjà couchés (le père Veille et l'officier anglais).
1919
5 déc.
Plus ou moins beau, vent du nord. Baromètre 766.
Travaux domestiques. Levé à 7h. Sorti mes vêtements d'hiver et habillé en voir. Commencé à arranger mes malles, il n'y a + que les coraux dont je ne sais que faire. Balladé sur le pont. Les anglais sont des moutons de Panurge. Ils se ballandent à la file indienne et font les fous, pour se réchauffer, en attendant le déjeuné. Écrit. Fini d'astiquer ma machine à écrire. Déjeuné. Refait mes malles, de façon à n'avoir avec moi que ma grande valise brune et ma valise à main. Sorti ma pelisse, à tout hasard. Échecs. Ias jusqu'à midi. Un peu lu Géographie. Après-midi. Lu. Dormi jusqu'à 4h. Thé. Échecs. Toujours gagné. On est en face de la Crète, mais on ne voit pas grand chose. Écrit. Fait la récapitulation de mes bagages sur la liste. Envoyé une dépêche à l'Hotel de Genève
