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1918 5 mai
avec 4 pannes d'auto, puis bonne allure par Villers, Auberville, Houlgate le long de la mer et des dunes, des plages de sable et de belles villas ou chalets. Après Cabourg on quitte la mer et on remonte le cours de l'Orne jusqu'à Caen où on arrive par le Nord. On traverse toute la ville pour aller à la caserne et au bureau de la place ou le Colonel Roussin n'y est pas. Un planton nous délivre les cartes de pain puis on va se loger à l'hôtel de la Place royale, grande boîte guindée. Petites chambres simples mais bonnes. Dîné toujours le même, soupe, poisson, roti et petits pois, fruits secs et café. Cidre. Soir. Le colonel qui dine à côté de nous vient se présenter et nous donne une machine pour tout le trajet et le séjour ici. Soir. Balladé en ville et sur les quais jusqu'à la nuit. Rentrés à 9 1/2h. Il y a autant de mouvement qu'en temps de paix et on ne sent pas la guerre ici. Écrit et lu - au lit à 10h.
1918 6 mai
Plus ou moins beau. Frais. Baromètre sous variable. Travaux domestiques. Levé à 6 1/2. Rasé. Astiqué et déjeuné de confiture, beurre, achetés à part et chocolat. En auto au camp, mais reste en panne. Le camp est dans un vieux château où les prisonniers sont presque trop bien; un écrit à sa famille qu'il ne pense plus la revoir; et explique que c'était parce que devenu trop gars, il ne pourrait bientôt plus ouvrir les yeux ! On examine 130 malades, mieux portant que moi: on en garde une quinzaine, et encore faut-il forcer la note. Fini à 11h. A 11 1/4, on va voir le Préfet, petit bonhomme qui nous fait poser, mais nous laisse toute latitude pour organiser notre voyage à Vire. Va bien. Rentrés à l'Hôtel en flânant. Écrit. Après-midi. Gos du colonel Rosset embêtant. Remonté au Château et expédié 112 boches avec un peu + de %. Fini à 4h. Visité l'Église puis rentré en ballade à l'Hôtel où on fait les paquets et l'expédition des formulaires du Havre. On reçoit ceux qu'on a