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1903 3 août
de faire une jolie glissade ; grands pierriers inclinés et arrivés enfin à la cabane à midi : elle est pleine de monde qui s'en vont d'ailleurs les uns après les autres si bien qu'à 2h nous sommes seuls. Descendu chercher de l'eau. Ecrit et comptes. Le temps se gâte de plus en plus. On cuisine longuement puis on se couche en employant toutes les couvertures. Dormi de 3-5. Fait le souper pour nous réchauffer ; on a peu de bois mais des passants en ont un peu laissé vers 7h. Arrivent deux jeunes gens, fins ruisselants. On leur donne de notre soupe et on fait vite bon ménage ; seulement, c'est autant de couvertures de moins. Joué. Echecs avec Alex puis couché à 9 1/2h. On a froid et on se retire quelques fois pour faire du feu.
1903 4 août
Beau. Bise. Baromètre assez bien. Travaux domestiques. Levés à 5h1/2. Fait le déjeuner. Mis la cabane en ordre et partis à 7h. Les cousines commencent à avoir mal aux pieds ; on n'arrive qu'à midi à Kandersteg par une chaleur assez forte. Retourné à notre pension alpina. Rechangé. Encore une courte explication avec Madeleine puis dîné plus ou moins bien car on est trop nombreux et il n'y a pas assez de personnel. On retrouve Mme Fath qui nous accompagne jusqu'à l'entrée de la gorge de Gastru. Portes à 3h. Provisions, poste. Vu le Dr Biehly. Jolie montée dans le Gasternathal en partie à l'ombre, en partie ensuite à couvert dans la forêt. On s'arrête dans les jolis sites à l'ombre et on devise de tout et de rien. Thérèse reste cependant sur une réserve peu en harmonie avec son tempérament, elle a l'air de bouder. Madeleine reste la bonne fille naturelle et Alexandre jacasse et trouve qu'on ne s'occupe pas assez de lui ; il est tout heureux quand on le met en avant et ne garde pas rancune des mines froides qu'on a pu lui faire à certains moments. Arrivés aux chalets de Gasteren vers 7h. Les filles en ont assez et on se met en quête d'un chalet pour passer la nuit. On y trouve un qui répond à nos désirs chaud, lait et foin à merci. On prend du lait puis un bain de pied puis on boulotte une boîte de conserves dans la chambre de famille. Vers 9h, on va se coucher dans le foin où on est au mieux ; on a seulement trop chaud ; car il fermente mais les courants d'air sont assez énergiques pour balaye toute le CO2. On avait idem