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1902 28 juil.
Plus ou moins beau. Soleil et calme le matin. Couvert. Après-midi et vent. Soir : couvert et brouillard. -14,5 + 14. Mal dormi cette nuit ; j'avais prêté ma couverture à Crowley malade et j'ai eu froid. Ce matin Crowley est un peu mieux et quand je me réveille il est en train de badigeonner au soleil, avec de la Tinet.jodi son eczéma marginaturin et ses boutons très nombreux. Fait le déjeuner, puis mis au soleil les objets humides de ma tente, sorti les habits de rechange de la kilta où je les avais mais pour alléger ma valise, lors de la descente avec Pfannl. Crowley continue à ne pas être bien, il a 39.2 et le soir plus que 37.5 ; il a eu un accès de malaria, à pareille hauteur, c'est un fait extraordinaire. Après-midi : echecs avec Eckenstein, toujours perdu. Fait la cuisine pour nos nancas qui n'ont plus de bois, du thé au sel le matin ; de la soupe au tschupatis à midi. Soir : fait le dîner comme hier. Ecrit. Pendant qu'il se remet à neiger. Ouvert un bout, de champagne. Crowley parle de redescendre demain ou au prochain beau jour il y a aujourd'hui 50 jours qu'il est sur le glacier. C'est un record qu'on pourra facilement intituler : 2 mois sur la glace et sur la neige dans l'Hindu-Kusch !
1902 29 juil.
Toujours sale temps. Calme le matin. Neige après-midi et soir : brouillard. -12 + 12. Travaux domestiques. Levé à 9-1/4 après avoir aidé à Crowley qu a de nouveau un accès de malaria avec 39.2. Je lui fais du thé et lui donne à boire comme à un enfant. Il est très exigeant et demande des soins à toute minute ; il gémit comme une femme qui accouche et à côté de cela ne veut prendre aucune nourriture qu'on lui offre. Eckenstein fait le déjeuner et nous envoye du cacao, au bout d'une heure, Crowley le dégueule au commencement de son accès. On reste chacun chez soi car le temps est déplorable. Je n'ai fini avec Crowley que vers midi, pendant ce temps Eckenstein se met à cuire pour nos Nanka et en profite pour faire une théorie sur le fait qu'il n'est pas chrétien et que les musulmans acceptent qu'il fasse sa cuisine pour eux sans que la nourriture fut nécesairement