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1902 30 avr.
Couvert. Pluie. Soir : plus ou moins beau. Levé à 6 1/2 après une nuit un peu fraîche, mais sans pluie ; le temps est cependant menaçant. Tôt après le déjeuner ; arrivent 150 coolies qui doivent remplacer les chevaux. Commencent aussitôt les scènes amusantes. Les coolies veulent choisir leurs charges ; on les leur impose, mais se sauvent ; les policemen de l'endroit leur courent après et les ramènent à coup de cannes ; nos domestiques s'en mêlent et distribuent à foison, coups de pieds, poing, giffles etc. Ces coolis sont équippés [équipés?] à la diable, surtout des derniers arrivés, sandales en paille qu'ils tressent séance tenante, pantalons en loques, une chemise de drap à grosses manches et une couvertures comme hotte c'est une couronne de paille renforcées de corde de cuir et servant de base à 4 bâtons flexibles entre lesquels ils fixent la kilta ou les autrs charges ; ils emportent naturellement avec eux leur nourriture dans des outres en peauu. Policemen in quoi n'ayant plus personne à battre, se bat lui idem. Photo, préparatif de départ à Kangan. Les premiers coolies partent jusqu'à 9h à 10 1/2 les derniers partent mais il reste encore quelques kiltas qu'on met sur des chevaux. Ecrit. Le Thekidar de Kangan fait ses calculs dans la main et arrive plus vite que Ekenstein. Enfin le tschukidar (garde municipal tout le monde réclame des certificats et ce n'est qu'à 11 1/4 que les derniers des 121 porteurs ; les 4 chevaux se mettente en route, après avoir été inscrits avec leur charge. La vallée ressert d'avantage le caractère montagneux ; de beaux pics rocheux, encore couverts de neige et de roches éruptives, s'élèvent à 6-1200m au-dessus de la forêt qui remonte elle-idem jusqu'à . Magnifiques forêts de conifères variés, sapins et pins forment l'essence principale. Toutes les forêts sont jalousement protégées par des lois sévères. Entre Bimbaga et Mamar, joli bout à plat (ancien lac). La pluie se met de la partie, n'est pas très forte et sans vent de sorte que le parasol sert en idem temps de parapluie. Je me pique le pied avec un [baquette?] et me fait assez mal un moment. Suivi un joli bisse comme en Valais qui coupe une grosse montée et une grosse descente. Crowley est fatigué et avance lentement ; jolis plateaux ; le sentier monte et descend au hasard des accidents du terrain, sans souci de raccourcir le trajet ; flore peu avancée et broutée par le bétail à mesure ; jolies géraniums, viola odorata à bords de pétales blancs. Beaucoup d'arbres fruitiers en fleurs ; pommiers, pruniers, poiriers ; toujours les champs en terrasse.