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1902 4 mars
Fort vent. Plus ou moins couvert. {Nous sommes 10 (il y en aura 12 [à Sre?] passagers de première classe dont une seule femme. En seconde classe, ce ne sont que des femmes et deux hommes.} Travaux domestiques. Levé à 5 heures en entendant du bruit ; on a d'ailleurs mal dormi, car on a bougé toute la nuit sur le pont et fait beaucoup de bruit. On ne démarre pas encore ; couché puis à 7heures déjeuné et assisté au préparatifs de départ qui a lieu enfin à 8h1/4. Un autre bateau sort un moment avant nous du port ; c'est le Flora ; on le rattrappe [rattrape] au bout de 2h de temps mais en même temps le bateau stoppe : c'est un navire en détresse qui demande du secours ; on va voir ce que c'est, les marins disent qu'il y a encore un autre navire qui est en train de couler et demandent qu'on les reprenne en revenant. On va secourir la seconde barque qui est juste à l'Ouest de Rovignon. Comme le chargement est surtout composé de bois (pits pin), le navire qui a été démantibulé pendant la nuit, et qui fait eau de toute part, ne va cependant pas au font ; on l'abandonne, après avoir recueilli les marins qui étaient venus à notre rencontrer dans leur chaloupe. {Vu une grosse méduse de 1m de diamètre }. Le vent se met à souffler très fort ; on continue à embarquer des chars de marchandises et cela va aussi jusqu'à 9h du soir ; on prend le thé à 4h. On dîne à 7h. On reprend du thé à 9h. Bref, on n'a plus le temps de digérer. A 10h, on a fini d'embarquer les marchandises. Tout le navire est plein ; on fabrique encore un hangar pour un boeuf. Couché à 11h. Le navire qui devait partir à 4h est encore au port toujours à cause du vent. En rentrant, ramener à Rovignon les naufragés on revient à l'autre barque qu'on amène au port, puis le second et un autre homme de l'équipage vont à terre faire les déclarations d'usage et enfin à 5h1/2. On repart définitivement. On a juste un jour de retard ! Cette fois on file droit vers le Golfe d'Otrante, en passant devant Pola puis après dîner comme la mer devient houleuse dans le Golfe de Fiume, je vais me coucher à 8 1/2. Vite et bien endormi. Monsieur Eckenstein me propose déjà de repartir dans deux ans pour le Népal et le Gaurisankar !